Les États membres de l’UE approuvent l’interdiction des importations de gaz russe d’ici fin 2027

Dans le cadre d’une offensive diplomatique et économique concertée, l’Union européenne (UE) a franchi une étape décisive en actant l’arrêt de ses achats de gaz naturel russe. 

Cette mesure, dont l’objectif stratégique est d’assécher une source de financement majeure de l’effort de guerre russe en Ukraine, marque un tournant dans la politique énergétique du vieux continent. 

Formellement proposée par la Commission européenne au printemps, cette interdiction fait désormais l’objet de négociations trilogues avec le Parlement européen, le Danemark, qui assure la présidence tournante, affichant l’ambition d’une adoption définitive avant 2026.

L’adoption de ce dispositif, intervenue malgré l’opposition minoritaire de la Hongrie et de la Slovaquie, deux nations enclavées structurellement dépendantes des hydrocarbures russes, illustre la détermination collective des membres de l’UE. 

Cette mesure s’inscrit dans un processus de sevrage énergétique engagé depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. Si les importations européennes de pétrole russe ont été quasi totalement interrompues, la dépendance au gaz naturel persiste à un niveau significatif. En 2024, la Russie représentait encore 19% des importations gazières de l’Union, une part en nette baisse par rapport aux 45% enregistrés en 2021, mais qui demeure substantielle.

Pour accélérer cette transition stratégique, la Commission européenne a soumis aux États membres un calendrier ambitieux, proposant initialement un arrêt complet des importations de gaz russe d’ici fin 2027. Une proposition révisée en septembre dernier vise à avancer cette échéance à fin 2026 pour le gaz naturel liquéfié (GNL). Cette initiative, intégrée dans un dix-neuvième train de sanctions, n’était toutefois pas inscrite à l’ordre du jour de la dernière réunion ministérielle.

Parallèlement, le Parlement européen manifeste une volonté d’action encore plus radicale. Les commissions parlementaires de l’Industrie et du Commerce ont approuvé un texte visant une interdiction globale, couvrant à la fois les livraisons par gazoduc et le GNL, et fixant une date-butoir au 1er janvier 2026, sous réserve d’exceptions limitées. 

Cette position du Parlement ouvre la perspective d’un renforcement substantiel de la législation finale, reflétant une dynamique politique résolue à couper les liens énergétiques avec Moscou dans les meilleurs  délais.