Sanae Takaichi devient la première dame à la tête du gouvernement au Japon

Le Parlement japonais a connu un événement inédit ce mardi 21 octobre avec l’élection pour la première fois dans son histoire d’une femme au poste de première ministre en la personne de la conservatrice Sanae Takaichi, élue dès le premier tour par la chambre basse et sa nomination sera officialisée lors de son audience avec l’empereur Naruhito au courant de la même journée.

Son élection couronne une manœuvre politique achevée la veille à savoir : la formation d’une coalition avec le Parti japonais pour l’innovation (Ishin). Cette alliance était devenue indispensable après la défection du partenaire traditionnel du Parti libéral-démocrate, le Komeito, mal à l’aise avec un récent scandale financier et aussi à cause des positions conservatrices de Mme Takaichi.

Portée à la tête du PLD, le 4 octobre, la nouvelle cheffe du gouvernement hérite d’une situation politique délicate. Son parti, au pouvoir depuis 1955, a perdu sa majorité parlementaire après une série de revers électoraux.

Sanae Takaichi a immédiatement annoncé une mesure symbolique : la formation d’un gouvernement au nombre égale d’hommes et de femmes à la manière «scandinave», marquant une rupture dans un pays classé 118e mondial pour la parité. Les médias anticipent notamment la nomination de Mme Satsuki Katayama aux Finances.

Cet engagement contraste avec ses positions personnelles, qui la placent à la droite de son parti déjà conservateur. Elle s’oppose ainsi à la révision de la loi sur le nom marital et soutient une succession impériale exclusivement masculine.

La nouvelle coalition ne dispose que de 231 sièges, soit deux de moins que la majorité absolue. Cette faiblesse parlementaire compliquera l’adoption des réformes de l’exécutif nippon, dans un contexte économique et démographique difficile.

Son agenda international est tout aussi chargé à commencer par la visite du président américain Donald Trump la semaine prochaine à Tokyo. Sur les marchés financiers, sa montée au pouvoir a été bien accueillie, propulsant la Bourse de Tokyo à des niveaux records.