La compagnie aérienne allemande «Lufthansa» a reçu un appui important de l’Etat pendant la crise de Covid-19 lorsque son avenir était menacé, mais les informations sur une éventuelle attribution de primes aux membres de son directoire pour la période de pandémie, ont soulevé un tollé en Allemagne.
L’exécutif allemand a lui-même jugé qu’une telle mesure contrasterait avec le cadre fixé pour l’aide publique à la compagnie aérienne. Le porte-parole du gouvernement allemand a ouvertement décrié le versement de primes aux cadres de la direction de Lufthansa pour les années 2021 et 2022 alors que le transporteur aérien, en sérieuse difficulté après la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus, a elle-même bénéficié d’un soutien appui public de l’Etat.
Pour rappel, Lufthansa avait reçu 9 milliards d’euros du trésor public, une aide qu’elle déjà remboursé. L’Etat allemand était également devenu actionnaire de cette compagnie avant de revendre, avec un bénéfice, ses parts dans le capital de Lufthansa.
Le conseil de surveillance de cette entreprise a décidé de verser des primes à sa direction au plus tôt en 2025, mais les années 2021 et 2022 seront considérées prises en considération de manière rétroactive.
Lufthansa s’explique sur cette décision, en mentionnant que les émoluments de son patron avaient reculé de 70 % en 2021, soit plus en pourcentage que pour les employés. De leur côté, ces derniers ont rétorqué qu’ils touchent beaucoup moins que le salaire fixe annuel de 1,6 million d’euros du PDG de la compagnie, Carsten Spohr, qui avait empoché environ 5 millions d’euros en 2019.
Les organisations syndicales font par ailleurs remarquer que si Lufthansa s’est relevée et est de nouveau bénéficiaire, son directoire n’est pas le seul à y avoir contribué et qu’aucun bonus n’est prévu pour les employés qui ont dû faire face à une période difficile.