Le dialogue social va mal. Malgré les démentis du gouvernement, les relations avec les syndicats sont tendues, voire conflictuelles, la décision de trois principales centrales de mener des grèves sectorielles et de porter plainte contre l’exécutif auprès de l’OIT à Genève, en est l’illustration.
Les trois syndicats qui sont parmi les plus représentatifs du pays, l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération démocratique du travail (FDT) promettent un mois de mai plutôt chaud. A l’issue d’une série de réunions, le trio syndical a décidé de mener une série de « grèves sectorielles et de marches ouvrières communes ». L’objectif est de dénoncer le refus du chef du gouvernement « d’interagir avec les revendications » des syndicats, notamment sur les augmentations salariales.
Toutefois, le plus frappant dans ce bras de fer entre Benkirane et les syndicats, est la décision sans précédent prise par les trois centrales de porter l’affaire devant une instance internationale. Les trois syndicats ont ainsi décidé de s’adresser à l’Organisation Internationale du Travail. L’OIT sera saisie pour dénoncer le « non-respect » par le gouvernement Benkirane des conventions de l’OIT sur le droit d’organisation et de négociation collective, ainsi que sur la consultation tripartite, toutes conventions approuvées par le Maroc.
Mais en dépit de ce climat tendu, les trois syndicats ont laissé la porte ouvert en appelant l’exécutif à des négociations urgentes. Et, conscientes de leurs divisions et de l’éparpillement de leurs troupes, les formations syndicales ont décidé de modérer leur action en procédant à des « grèves sectorielles et de marches ouvrières communes ».
L’objectif est certes de tenir compte des « particularités de chaque profession » comme l’affirment les syndicats, mais l’intention aussi est de tirer les leçons de l’échec cuisant des précédents appels à des grèves générales.