Amnesty International a tiré la sonnette d’alarme mardi sur la rédaction en cours du premier code pénal écrit d’Arabie saoudite, travail entrant dans le cadre des réformes initiées par le prince héritier Mohammed Ben Salman.
Pour cette ONG internationale qui s’est procuré une version du texte censé demeurer confidentiel, ce projet de code reflète « l’hypocrisie » qui se dissimule derrière les promesses de réformes.
A l’heure actuelle, le royaume wahhabite ne dispose pas de code pénal écrit : les magistrats de ce pays se basaient sur leur interprétation de la loi musulmane pour rendre leur verdict. Ce code pénal avait pour objectif de faire progresser les questions relatives aux droits humains. Mais c’est tout le contraire, de l’avis de la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard.
« Les autorités saoudiennes ont l’occasion en or de transformer leur système de justice pénale abusif en un système respectueux des droits humains. Cependant, d’après notre analyse du projet de Code pénal divulgué, il s’agit essentiellement d’un manifeste pour la répression qui renforcera les violations des droits de l’Homme et étouffera les libertés », a-t-elle déclaré.
D’après Amnesty, ce projet de code criminalise, à titre d’illustration, le droit à la liberté de réunion pacifique. Il est à noter que la rédaction de ce texte s’effectue de manière confidentielle, aucun expert indépendant de la société civile n’y a été associé.
En réaction, le gouvernement saoudien a assuré que le texte présentement en cours de modification n’est pas le même que celui consulté par Amnesty International.