La Cour suprême des Etats-Unis va analyser ce mardi, la question délicate de la pilule abortive et si jamais la plus haute juridiction américaine décidait de limiter son accès, l’autorité scientifique de l’agence américaine des médicaments (FDA) serait contestée de manière inédite.
Autorisée depuis l’an 2000 par la FDA, la pilule abortive est actuellement utilisée dans environ deux tiers des interruptions volontaires de grossesse (IVG) sur le sol américain.
De l’avis de certains spécialistes, d’autres traitements pourraient se trouver menacés en dehors de la mifépristone, la première des deux pilules prises pour une IVG médicamenteuse et dont les conditions d’accès se trouvent au centre de ce débat.
Rappelons qu’en 2016, la FDA avait étendu l’accès à cette pilule. Depuis, des professionnels de santé qui ne sont pas médecins, à l’instar des infirmières, peuvent la prescrire jusqu’à 10 semaines de grossesse et seule une consultation est exigée en lieu et place de trois.
Et, avec la crise mondiale liée au Covid-19, la FDA a permis l’envoi par la poste des pilules à la suite d’une téléconsultation. Toutefois, saisie par des praticiens opposés à l’IVG, une cour d’appel a ordonné, l’an dernier, de rétablir l’accès comme il était autorisé avant 2016. A présent, il revient à la Cour suprême de trancher sur cette décision de justice.
La FDA, dont les recommandations constituent des références dans le domaine médical à l’échelle mondiale, a été chargée par le Congrès américain de jauger l’efficacité et la sûreté des médicaments.
Elle sollicite régulièrement l’avis des experts indépendants, dans le cadre de processus strictement encadrés. Certaines décisions de la FDA ont déjà été contestées en justice, à l’instar de l’interprétation des brevets d’invention.