Les exportations chinoises à destination de l’Afrique ont enregistré une croissance record de 25 % avec un montant de 122 milliards de dollars réalisé durant les sept premiers mois de 2025, selon Bloomberg.
Cette progression, la plus forte parmi toutes les régions du monde, reflète les effets durables de la guerre commerciale sino-américaine initiée sous le second mandat du président américain, Donald Trump, qui a contraint Pékin à diversifier ses débouchés en lui imposant des droits de douane élevés.
Si la Chine conserve un excédent commercial croissant vis-à-vis de l’Afrique, elle multiplie les efforts pour ouvrir son marché aux produits africains.
Pékin s’appuie aussi sur l’initiative « Ceinture et Route », lancée en 2013, qui stimule la demande en machines, en matériaux et en infrastructures sur le continent. Rien qu’au premier semestre 2025, l’Afrique a signé pour 30,5 milliards de dollars de contrats de construction avec des entreprises chinoises, un montant cinq fois supérieur à celui de l’an passé.
« Les exportateurs chinois ont su s’adapter aux marchés émergents, notamment en Afrique », souligne Christopher Beddor, analyste chez Gavekal Dragonomics, notant que l’affaiblissement du yuan a renforcé la compétitivité des produits chinois.
Le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Égypte figurent parmi les principaux clients africains. Les exportations d’engins de chantier ont bondi de 63 % en un an, tandis que les livraisons de voitures particulières ont plus que doublé. L’acier et d’autres produits industriels affichent également des hausses à deux chiffres.
Pour autant, l’Afrique ne représente encore qu’environ 6 % des exportations chinoises, soit la moitié de la part occupée par les États-Unis. Certains analystes estiment d’ailleurs qu’une partie des marchandises initialement destinées au marché américain transite désormais par l’Afrique, via des pratiques de transbordement.
En juin, en contraste avec la politique protectionniste de Washington, Xi Jinping a annoncé la suppression des droits de douane pour tous les pays africains liés diplomatiquement à la Chine. Pékin a également élargi ses importations agricoles à quatre nouveaux États africains, portant à 19 le nombre de pays autorisés à accéder à son marché.