L’Union européenne et l’Indonésie ont paraphé ce lundi un accord de libre-échange d’envergure, baptisé Accord de partenariat économique global (CEPA).
Cet instrument vise à dynamiser les échanges commerciaux entre les Vingt-Sept et la première économie d’Asie du Sud-Est, dans une optique affichée de diversification stratégique et de réduction de la dépendance vis-à-vis des États-Unis et de la Chine.
Pour Bruxelles, cet accord ouvre l’accès à un marché de près de 300 millions de consommateurs et, surtout, aux immenses réserves indonésiennes de matières premières critiques, essentielles à sa transition énergétique et numérique.
« Cet accord contribuera à renforcer notre chaîne d’approvisionnement en matières premières essentielles pour alimenter les transitions propres et numériques », avait déclaré en juillet dernier, la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen.
Concrètement, près de 80% des exportations indonésiennes, notamment de textiles, de chaussures, de produits de la pêche et d’huile de palme, bénéficieront d’une exonération des droits de douane à l’entrée du marché communautaire européen.
Cependant, la conclusion de ce partenariat n’a pas été sans heurts. Un contentieux important persiste autour du règlement européen contre la déforestation importée, qui menace des exportations clés pour Jakarta comme l’huile de palme, le cacao ou le caoutchouc. Cette législation, dont l’application a été reportée à fin 2024, a vivement irrité l’Indonésie, premier producteur mondial d’huile de palme.
Bruxelles affirme avoir insisté pour intégrer des clauses exigeantes en matière de durabilité et de lutte contre la déforestation dans le CEPA. Les détails précis de ces engagements restent toutefois à finaliser, laissant les organisations environnementales dans l’expectative. Ces dernières redoutent qu’une augmentation de la demande de vois de forêt, favorisée par l’accord, n’accélère la déforestation si les garanties ne sont pas suffisamment contraignantes.
Ce partenariat économique marque ainsi une avancée géoéconomique significative pour l’Europe, mais son succès à long terme dépendra de sa capacité à concilier impératifs commerciaux et objectifs environnementaux, dans un équilibre délicat à trouver avec son nouveau partenaire asiatique.