Le gouvernement fédéral américain est entré ce mercredi en état de «Shutdown» (arrêt des activités gouvernementales), paralysant partiellement les administrations après l’échec des parlementaires à adopter le nouveau projet de loi de finances avant la date butoir.
Cette crise institutionnelle, qui affecte directement des centaines de milliers de fonctionnaires et de nombreux services publics, cristallise les profondes divisions politiques entre Républicains et Démocrates.
À la veille de cette fermeture technique, le président Donald Trump a accusé violemment l’opposition démocrate. « Les démocrates « veulent tout fermer, nous ne le voulons pas » », a-t-il déclaré, avant d’adopter une position pour le moins ambiguë.
« Beaucoup de bonnes choses peuvent ressortir des ‘shutdowns’. On peut se débarrasser de beaucoup de choses dont nous ne voulons pas, et ce seraient des choses démocrates », a-t-il asséné, laissant planer la menace d’utiliser cette paralysie pour intensifier des restructurations au sein de la fonction publique fédérale.
Face à ces accusations, le chef du groupe des démocrates au Sénat, Chuck Schumer a dénoncé l’intransigeance de la majorité. « Ce n’est pas une question d’orgueil », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse, imputant à l’administration républicaine la dérive des coûts pour les ménages notamment en matière de santé. «C’est parce que les Américains souffrent de coûts plus élevés à travers le pays […] et que les coûts de santé grimpent en flèche», a-t-il expliqué.
Le Bureau budgétaire du Congrès (CBO) estime qu’environ 750.000 fonctionnaires sont contraints au chômage technique. Les répercussions sont multiples : perturbations attendues dans le trafic aérien, retards dans le versement des aides sociales et fermeture partielle des parcs nationaux, privés de leurs gardes-forestiers en pleine saison touristique automnale.
L’économie américaine pourrait également en pâtir de l’entrée en vigueur du «Shutdown». Selon les analystes de Nationwide, chaque semaine de «shutdown» amputera la croissance du PIB de 0,2 point de pourcentage, une prévision qui contraste avec le calme affiché par les marchés financiers, le Dow Jones ayant terminé en hausse mardi.

